[INTERVIEWS DES ÉLÈVES] Sandrine (participe à nos cours de théâtre depuis 2022)
- Emmanuel Vacarisas
- 24 nov.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 nov.
Nous vous emmenons à la rencontre de celles et ceux qui font exister la Compagnie Vacarisas et les cours de théâtre qu'elle propose. Comédiens et comédiennes amateur(e)s mais exigeant(e)s vis-à-vis d'eux-mêmes, ils et elles nous donnent l'envie d'être toujours plus à l'écoute pour satisfaire leur envie d'un théâtre ludique et de qualité.
Aujourd'hui, c'est Sandrine qui se prête au jeu de l'interview. Elle a intégré le cours de travail de scènes en 2022, d'abord avec Mathias Bord puis avec Emmanuel Vacarisas, et entame donc sa quatrième année dans la compagnie.
Depuis combien de temps suis-tu les cours de théâtre de la compagnie ?
J’entre, avec toujours autant de plaisir et de curiosité, dans ma 4ème année de cours de scènes avec la Compagnie.
Qu’est-ce qui te plaît dans l’enseignement proposé ?
Plein de choses très diverses ! Tout d’abord, la découverte d’auteur.rice.s et de pièces ; Emmanuel a un répertoire immense de propositions variées qui vont de la tragédie à la comédie, du théâtre antique au théâtre beaucoup plus contemporain, des auteur.rice.s incontournables aux petites pépites peu connues.
Ensuite, la liberté qu’il nous donne de choisir nous-mêmes des scènes de théâtre ou de film que nous avons envie de jouer, mais également de refuser une proposition qu’il nous fait et qui ne nous plait pas. Cette liberté permet d’appréhender un rôle avec envie et sincérité. Cependant, jusqu’ici je lui ai toujours fait confiance, persuadée qu’il sait où il veut nous emmener en nous proposant un rôle.
Emmanuel nous pousse à explorer de nouveaux registres ou des personnages vers lesquels nous ne nous serions peut-être pas spontanément tourné.e.s. J’adore la période de la distribution des rôles et des premières lectures permettant de découvrir les textes sur lesquels nous allons travailler tout au long de l’année et la rencontre avec les personnages qui deviendront nos compagnons de route pour quelques mois.
Enfin, l’extrême bienveillance d’Emmanuel permet aux amateur.rice.s que nous sommes, de prendre du plaisir, de ne pas nous sentir juger et de progresser à notre rythme. L’enseignement d’Emmanuel ne cherche pas la performance individuelle (même s’il a une exigence de qualité pour les spectacles de fin d’année), mais stimule le plaisir de jouer ensemble et favorise l’écoute entre les élèves.
Quels sont les rôles que tu as aimé interpréter ?
Sincèrement, j’ai aimé jouer tous les rôles qu’Emmanuel m’a proposés. Il y en a cependant qui m’ont plus marquée par leur « densité » et ce qu’ils racontent de la nature humaine. Je pense à Martha dans la pièce Qui a peur de Virigina Woolf d’Edward Albee. Ce personnage de femme forte à l’extérieur et complétement brisée à l’intérieur est un rôle que j’ai trouvé fascinant et troublant.
Y a-t-il des rôles ou des styles de personnages que tu rêves d’interpréter ?
J’aimerais bien jouer des rôles écrits par des femmes, surtout pour le plaisir de découvrir des femmes auteurs de théâtre.
J’ai interprété plusieurs rôles de « méchantes » (pour rester polie) et j’ai adoré ça ! Je trouve ces rôles souvent plus complexes et dérangeants. J’en veux encore !
Les rôles de femmes fatales ou de séductrices m’attirent également beaucoup. Mademoiselle Julie, héroïne éponyme de la pièce de Strindberg ou Wanda dans La Venus à la fourrure de David Ives par exemple.
Que cherchais-tu en t’inscrivant à un cours de théâtre ? Qu’as-tu trouvé au sein de la compagnie ?
Je cherchais à la fois une activité qui me permette de satisfaire une curiosité, un besoin d’apprendre, mais aussi l’envie d’être, quelques heures par semaine, quelqu’un d’autre et donc de faire et de dire des choses impensables (et souvent peu recommandables) dans ma vie de tous les jours.
La Compagnie Vacarisas, et plus largement le théâtre, m’ont apporté un espace de liberté et au sein de la Compagnie, j’ai trouvé un collectif bienveillant orienté vers le plaisir de jouer et de partager une passion commune pour le théâtre.
Pourquoi recommanderais-tu les cours ?
Parce qu’Emmanuel est un professeur formidable ! Il vous fait progresser « l’air de rien », sans vous brusquer, tout en douceur. Il met l’accent sur l’esprit de troupe, ce qui permet à chacun et chacune de trouver sa place et d’exprimer sa singularité au bénéfice du collectif.
L’ambiance des cours est joyeuse et nous y rions beaucoup. Il n’y a pas de compétition ou d’égo mal placé, juste le plaisir de se retrouver chaque semaine et de jouer ensemble. J’aime également que nous ayons comme but commun la réussite des représentations de fin d’année.
As-tu une anecdote concernant les cours, répétitions, spectacles ?
Ce n’est pas vraiment une anecdote, mais plutôt un éblouissement. Chaque année, il y a des scènes que je joue et/ou que je vois jouer et qui me semblent ne jamais devoir être prêtes pour les représentations. Pourtant, chaque année, nous y arrivons et les scènes qui semblaient les plus périlleuses deviennent parfois les préférées du public. Il y a comme un petit miracle, un état de grâce durant les représentations. Ceci ne pourrait advenir sans la confiance qu’Emmanuel nous témoigne et la confiance en nous-mêmes qu’il nous insuffle.
As-tu une question pour Emmanuel ?
J’en ai deux.
Quel rôle de théâtre ou de cinéma rêves-tu de jouer ?
Quelle est la pièce qui t’a le plus marqué et pourquoi ?
Réponse d'Emmanuel à la première question :
Quelle question ! Le choix est tellement vaste. Il y a tant de personnages qui donnent envie quand on les découvre sur scène ou sur écran. Je pense que mon amour pour la comédie m'emmènerait davantage vers ce registre. Mais pour faire suite à une conversation que nous avons eu récemment et où j'évoquais le fait que chanter en scène est probablement le plaisir qui me manque le plus, j'opterai pour un rôle dont l'énergie et la folie correspondent absolument à ce que j'aime : le Docteur Frank-N-Furter dans The Rocky Horro Show. C'est un rôle grandiloquent, complètement fantasque... de quoi laisser s'épanouir l'énergie que j'ai en moi !
Réponse d'Emmanuel à la seconde question :
Beaucoup de spectacles m'ont marqué, évidemment. Mais dès que j'ai lu ta question, la réponse s'est imposée à moi immédiatement et sans avoir à y réfléchir : il s'agit de Bonbon acidulé, de l'auteur argentin Ricardo Sued. J'ai vu cette pièce en 1996 à la Colline (hier, donc), et ça reste une expérience exceptionnelle, dans le sens premier du terme : c'est une pièce qui se jouait intégralement dans le noir. Et pourtant, les comédiens circulaient entre nous, un personnage cuisinait sur scène et les odeurs se répandaient dans la salle, un autre personnage nageait le crowl d'un bout à l'autre de la salle... Jamais l'imagination d'un spectateur n'a autant été mise à contribution, je pense. J'étais très jeune et je ne sais pas si j'aurais le même ressenti aujourd'hui, mais je n'ai jamais oublié cette pièce.
Un grand merci à Sandrine d'avoir pris le temps de répondre à nos questions ! Il ne me reste qu'à me plonger dans les textes dont elle a parlé (et probablement d'autres) pour lui trouver le rôle de femme fatale dont elle a envie. Au boulot !
À bientôt pour un nouvel article sur notre blog !
(Photos de Louis Barsiat)
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