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  • Photo du rédacteurEmmanuel Vacarisas

[RETOUR SUR] "La Mémoire des Serpillères", pièce de théâtre de Matéi Visniec

Dans la section [RETOUR SUR], nous vous présentons les spectacles montés dans le cadre de nos cours de théâtre "Travail d'une pièce". Aujourd'hui, nous revenons sur La Mémoire des Serpillères, de Matéi Visniec, une des pièces travaillées pendant la saison 2020 - 2021.


Bonne lecture !

Pourquoi avoir choisi cette pièce de théâtre ?

Il s'agit certainement d'une des pièces les moins évidentes que nous ayons travaillées au sein des cours. Non pas tant par ses sujets - la manipulation par les médias et l'écologie - que par sa forme : plusieurs thèmes ou histoires s'entremêlent, qui ne semblent pas avoir grand chose en commun au début. On y voit un ancien journaliste vedette exilé dans un pays où les habitants se font la guerre entre eux pour attirer l'attention du reste du monde. On assiste à des conférences de journalisme proposant des pistes pour augmenter son audience. Et un rat apparaît régulièrement pour nous expliquer que les siens sont appelés à devenir les sauveurs de l'humanité, car ils sont seuls capables de manger et assimiler tous les déchets sous lesquels les humains vont bientôt crouler.


Bien évidemment, des liens étroits existent entre toutes ces séquences, et l'humour de la pièce permet d'aborder des thèmes sérieux qui pourraient être indigestes autrement. Humour qui laisse peu à peu la place à un cynisme glaçant, ce qui accentue l'impact de la pièce.


Représentation des différents espaces.

Comme le choix des pièces ne se fait pas en fonction de la facilité à représenter les différents lieux où se situe l'action, la question perpétuelle de la scénographie, ou du moins de l'occupation de l'espace, s'est également posée pour cette pièce (comme pour Mon Fric ou La Guerre des Salamandres).


À la réflexion, il nous est apparu qu'un des lieux - le pays en guerre - est celui autour duquel tourne l'histoire pendant une bonne partie de la pièce. Ce pays cherche à être le centre de l'attention de la presse télévisée, nous avons donc décidé qu'il occuperait physiquement le centre de la scène, et que les autres histoires se déploieraient autour. Nous avons simplement délimité un espace de jeu central où se jouaient toutes les scènes se déroulant dans ce pays, et les autres scènes ont été mise en place de manière à occuper la périphérie de cette aire de jeu.


Et les rats ?

Dans le texte de la pièce, Matéi Visniec est très précis dans les didascalies, et les rats apparaissent à de très nombreuses reprises. Il évoque leur présence aussi bien en scène (sous forme de marionnettes) que sur des écrans vidéo. N'ayant pas les moyens techniques ni les compétences pour parvenir à une telle représentation, la solution envisagée s'est évidemment imposée par sa simplicité : une des comédiennes a joué le rat.


Quand un obstacle se présente, je suis toujours partisan de la simplicité pour trouver une solution. La puissance de l'évocation et de l'imaginaire au théâtre est irremplaçable, alors autant en tirer profit au maximum. Sans costume particulier bien évidemment, elle est juste devenue la porte-parole de ce peuple de rongeurs. Le texte de plus en plus terrible de ce personnage a ainsi gardé toute sa puissance, sans être parasité par d'éventuels artifices techniques.

La bonne réception de la pièce nous a convaincus qu'il serait dommage de se brider quand il s'agit de choisir un texte un peu plus "difficile" : les spectateurs qui viennent découvrir leurs proches au sein d'un spectacle amateur n'ont pas moins envie d'être touchés - voire peut-être un peu bousculés - que n'importe quel autre public. Ne nous en privons pas !


N'hésitez pas à découvrir les autres pièces que nous avons montées au sein de nos cours de théâtre.


On se retrouve bientôt avec une nouvelle interview d'une des comédiennes de la troupe !


(toutes les photos sont de Louis Barsiat)









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